Après la réduction de la limitation de vitesse à 50 km/h en octobre 2024, la voie réservée aux automobiles transportant au moins deux personnes est mise en place sur le périphérique autour de Paris, ainsi que sur une portion de 11,3 km de l'A1, et de 7 km de l'A13. L’activation de cette voie est effective aux heures de pointe, du lundi au vendredi, de 7 h à 10 h 30 et de 16 h à 20 h. Découvrez cette nouvelle mesure anti-voiture (et camion) dans les détails.
Dans les faits, depuis le 3 mars, les automobilistes qui ne circulent pas sur cette file, mais aussi les conducteurs routiers au volant d'un poids lourd, ont connu une augmentation de leur temps de transport, le flux de véhicules se resserrant d’une voie. Des ralentissements qui se sont décalés jusqu’aux voix d’entrée et à l’extérieur du périphérique.
Discrimination entre usagers
Selon l’association 40 Millions d’Automobilistes, cette mesure risque « de générer davantage de congestion et de créer une nouvelle forme de discrimination entre les automobilistes. Ceux qui ne peuvent pas covoiturer se retrouveront contraints de circuler sur des voies encore plus encombrées, au détriment de leur temps et de leur confort ».
Transporteurs en colère
Les transporteurs expriment également leur colère car la restriction de circulation devrait mécaniquement contribuer à augmenter le temps de parcours des professionnels de la route, et « générer la perte de millions d’heures de conduite », d'après le Groupement des activités de transport et de manutention de la région Ile-de-France (Gatmarif).
Celui-ci dénonce « une mesure précipitée qui va pénaliser les conditions d’exploitation des entreprises de transport, de déménagement et de commerce de gros franciliennes, et appelle à surseoir sa mise en œuvre, le temps de mener la nécessaire concertation qu’aurait méritée cette mesure présentée comme un héritage des JOP 2024. Une concertation qui permettra d’en identifier les effets de bord, les dommages collatéraux et autres conséquences contre-productives ».
Décision déconnectée du terrain
« Cette décision coercitive est totalement déconnectée des réalités du terrain, alors même que l’expérience réussie des JOP24 avait démontré l’intérêt d’une concertation, bien en amont, impliquant l’ensemble des acteurs de la vie de la cité », déplore Jean-Pierre Gaumet, président du Gatmarif.
Big brother watching you...
Pour parvenir à détecter les contrevenants, la Ville de Paris prévoit un arsenal de contrôle digne d'un pays totalitaire : « Une détection par l’intelligence artificielle (IA) d’une personne en infraction permettra de diffuser un message sur les panneaux indiquant à l’automobiliste qu’il doit changer de voie, durant la phase pédagogique prévue entre mars et mai 2025. À ce stade, aucune contravention ne sera envoyée. Dans un second temps, à partir du 1er mai, le contrôle sera mis en place, et sera effectué par vidéo-verbalisation assistée par ordinateur (VAO) ».
Bilans intermédiaires
Des bilans intermédiaires de cette expérimentation seront, pour le boulevard périphérique comme pour l’A1 et l’A13, dressés en septembre 2025, puis en décembre et en mars 2026, à la date anniversaire de la mesure.