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Transport longue distance : le cabinet Carbone 4 valide le camion électrique

Le camion électrique devancera l'hydrogène et les biocarburants

Carbone 4 projette que la motorisation électrique pourrait représenter près de 90 % du parc roulant de camions longue distance en 2050, contre 7 % pour l’hydrogène et 3 % pour les biocarburants.

Crédit photo Christophe Barette
Selon le cabinet de conseil sur les enjeux énergie et climat Carbone 4, du célèbre analyste Jean-Marc Jancovici, le camion électrique s’impose comme l’alternative durable pour la décarbonation du transport routier longue distance. Il devance les autres énergies alternatives.

Carbone 4 vient de publier une étude consacrée à la décarbonation du transport routier de marchandises longue distance. Le cabinet de conseil a établi un scénario d’évolution du parc de poids lourds en Europe en vue d’atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050. Selon ce rapport, la décarbonation du secteur du transport routier ne pourra se faire sans le recours au camion électrique.

Neutralité carbone en 2050

Le transport de marchandises représente 40 % des émissions totales du transport. 90 % des flux passant par la route. Conséquence concrète, ces flux globalisent plus de 10 % des émissions françaises de gaz à effet de serre (GES).

« Pour atteindre la neutralité carbone en 2050 en Europe, le transport de marchandises doit sortir totalement du diesel en seulement 25 ans, constatent Louis Delage et Nicolas Meunier, auteurs de l’étude. Pour le transport urbain et régional, le cap est clairement dirigé vers l’électrification, encouragé par la réglementation et soutenu par la technologie déjà existante ». Mais selon ces experts, c'est aussi la direction à envisager pour le transport longue distance.

Signal encore flou

« Alors que le signal sur la direction à prendre en matière de décarbonation du transport routier longue distance est encore flou, notre publication vise à éclairer le débat en étudiant en détail les différentes alternatives au diesel, analyse Nicolas Meunier, responsable du pôle Transport chez Carbone 4. Il en ressort que la motorisation électrique constitue la principale solution crédible, tant pour des raisons de ressources que pour des raisons économiques. Néanmoins, son développement est conditionné par plusieurs facteurs, notamment son accessibilité sur le plan financier ».

L'électrique préférable aux biocarburants...

« Plusieurs énergies alternatives existent pour décarboner le transport, chacune présentant des avantages et des inconvénients, reprend-il. En ce qui concerne le transport routier longue distance, notre publication démontre que l’électrique est l’alternative de décarbonation la plus pertinente compte tenu des différents critères de ressources, de coûts, et d’efficacité ; les biocarburants liquides et gazeux (B100, HVO100, bioGNV) n’apporteront à terme qu’une contribution marginale, faute de ressources durables. Bien qu’intéressantes, les bioénergies d’origine durable couvriront moins de 10 % des besoins énergétiques du parc en 2050 ».

... et à l'hydrogène

L'étude souligne également que les camions roulant au gaz « ne contribuent pas aux objectifs de décarbonation de la réglementation européenne (-45 % d'émissions en 2030 et -90 % en 2040). Face au gaz naturel pas assez décarboné, aux e-fuels et à l'hydrogène trop énergivores, ainsi qu'à la ressource limitée de biocarburants liquides et gazeux, l’électrique apparaît comme la solution avec le moins de contraintes ».

Etude Carbone 4 : TCO du camion selon le carburant en 2024
Chaque couleur correspond à un coût financier : le bleu à l'achat du camion et à l’infrastructure domestique ; le vert à la maintenance et assurance ; le rouge au coût de l'énergie.
Crédit photo : Carbone 4

Coût au km favorable

« Dans les conditions économiques actuelles, le coût au km le plus élevé correspond aux camions roulant à l’hydrogène (10,6) et aux e-fuels (7), à l’inverse de l’électrique (5,2) ». Le prix d’achat du véhicule est certes trois fois plus élevé que celui circulant au gasoil, mais l’économie se réalise sur le coût de l'énergie, surtout lorsque la recharge est domestique, et sur les frais de maintenance, moins importants. Toujours selon les projections de l’étude, le TCO de la motorisation électrique pourrait passer de 5,2 actuellement à 3,4 en 2040.

L’enjeu des contraintes opérationnelles

Passer à l’électrique nécessite aujourd’hui un changement de paradigme. Le transporteur ne change pas seulement de camion, mais d’organisation de travail, notamment liée à l'autonomie et au temps de recharge des véhicules. Même si les constructeurs ont déjà bien avancé sur l’autonomie. Par exemple, les prochains Volvo eFH et Renault T E-Tech atteindront 600 km d'autonomie, tandis que le eActros 600 de Mercedes franchit aisément les 500 km. Carbone 4 estime que l’autonomie moyenne des camions électriques pourrait atteindre plus de 800 km en 2033.

« Les ambitions de développement des bornes pour poids lourds à l’échelle européenne sont fortes, avec l’idée d’installer des bornes tous les 60 km le long des principales autoroutes et tous les 100 km sur les autoroutes secondaires à horizon 2030. Le défi sera de s’y tenir afin de respecter la trajectoire de décarbonation prévue », conclue Carbone 4.


Carbone 4 en chiffres :

  • 30 secteurs économiques analysés
  • Plus de 100 consultants
  • 3 000 missions réalisées en France et à l’international

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