L'américain Nikola Motor a déposé le bilan sous le régime du Chapitre 11 aux États-Unis. La procédure a été officialisée le 19 février auprès du tribunal des faillites de l’état du Delaware. Ce n’est pas une surprise puisque fin 2024, le constructeur avait annoncé son manque de liquidités pour poursuivre ses activités au-delà du premier trimestre 2025. En 2024, pour les neuf premiers mois d’exercice, Nikola a affiché une perte nette de 481,2 millions de dollars (459,6 millions d'euros).
Créé en 2014, Nikola Motor se voulait, à l’image de Tesla pour l'automobile, le pionnier des camions électriques, avec un premier lancement de prototype en grande pompe. Il bifurque également vers l’hydrogène. En 2018, le constructeur annonce une co-entreprise avec l’italien Iveco et présente les modèles Nikola Two et Nikola Tre, au design novateur.
Dix ans d'annonces
Outre-Atlantique, en septembre 2020, General Motors souhaite prendre une participation de 11 % mais le scandale éclate : l’entreprise Nikola Motor a menti sur les avancées technologiques de ses camions. Le fondateur de la marque, Trevor Milton, est obligé de partir. Il sera condamné à 4 ans de prison pour fraude. Le cours de l’action Nikola s’effondre à Wall Street.
En septembre 2021, le constructeur conclut un partenariat industriel avec l’équipementier allemand Bosch qui l'assistera sur des prototypes. En fin d'année. Nikola Motor livre ses premiers camions électriques. Mais après une année pleine de promesse, nouveaux soubresauts.
Annus horribilis
Nikola vend à Iveco ses parts dans la coentreprise européenne montée avec ce dernier. L’américain se retire ainsi du Vieux continent. Aux Etats-Unis la même année, le constructeur rappelle ses 209 camions électriques en circulation, en raison de risques d’incendie liés aux batteries.
En 2024, il annonce la vente de 200 camions hydrogène. Près de 450 camions portant cette marque sillonneraient les routes américaines. Pas suffisant pour faire tourner l'entreprise. Nikola a indiqué, lors de la déclaration de faillite, posséder des actifs d’une valeur comprise entre 500 millions et 1 milliard de dollars (entre 477,5 et 956 M€), et un passif allant de 1 milliard à 10 milliards de dollars (9, 56 milliards deuros). De tels chiffres n'augurent pas d'une reprise imminente...