Laurence Gaborieau, directrice du SITL, en avait fait une de ses priorités, et cette édition 2025 a mis au centre des débats les petites entreprises du transport routier de marchandises, qui sont majoritaires dans ce secteur d'activités. Le 1er avril, Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des petites et moyennes entreprises a visité le salon, dans le pavillon 1 du parc des Expositions de la Porte de Versailles.
Echanges avec les PME du transport
Cette visite a permis à la ministre d'échanger avec des acteurs clés. Alexis Gibergues, président de l'OTRE (Organisation des transporteurs routiers européens), en a profité pour rappeler à la ministre la fragilité des entreprises du secteur : « Concrètement, nous craignons le lendemain, a-t-il expliqué. Mauvaise conjoncture, problème de volumes, de marges... Il faut protéger nos entreprises et les aider. Trouver des mécaniques pour les faire repartir ».
Très faibles marges
Les marges des transporteurs se situent actuellement autour des 1.5 %. Le point d’attention sur la conjoncture a également été soulevé par l'Union TLF. « Dans le contexte de la conférence de financement des infrastructures, dont nous serons partie prenante, nous aurons en tête de ne pas pénaliser les transporteurs et les logisticiens en créant de nouvelles fiscalités dans un secteur fragile », a souligné Olivier Poncelet, son délégué général.
Peser sur les décisions gouvernementales
Discussions sur le financement des infrastructures, loi sur la simplification... les transporteurs veulent peser sur les décisions gouvernementales. « Nous sommes porteurs de propositions dans le sens de la simplification, pour l’installation des plateformes logistiques, sur le foncier, nous voulons revoir le zéro artificialisation nette, poursuit Olivier Poncelet. Si on souhaite réindustrialiser le pays, les transporteurs comme les logisticiens auront besoin d'un foncier accessible ».
Visite du ministre des Transports
En période de conjoncture défavorable, le respect des règles et du renforcement des contrôles des professionnels de la route est mis en avant par Alexis Gibergues. Il l'a dit à Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, qui s'est rendu au SITL le 2 avril, après avoir reçu les organisations professionnelles du TRM le mois dernier.
Face aux faibles marges et à des attentes de clients en constante évolution, pour les TPE et PME du transport et de la logistique innover est une des clés pour survivre. Le 3 avril sur la grande scène du SITL, des perspectives ont été évoquées : « Nous devons innover dans l’agilité et la frugalité, estime Vincent Le Duff, le président de l’Union TLF Ile-de-France. Avec la tête dans le guidon, c’est parfois difficile de prendre du recul pour pouvoir avancer et pourtant c’est une nécessité exigée par le marché. J’invite donc les entrepreneurs à rejoindre les fédérations et à utiliser les dispositifs d’accompagnement pour permettre aux TPE d’accéder à certaines solutions innovantes ou à des formations ».
Laurent Galle, vice-président de l'OTRE Ile-de-France, constate de son côté le déficit d’innovation dans les TPE du transport, mais entrevoit une solution : « La grande nouveauté pour nous TPE/PME, c’est l’analyse de données. Nous disposons aujourd’hui de multiples données de géolocalisation, consommation, des données sociales… avant nous n’avions pas les moyens de les exploiter ».
Accroissement de la digitalisation, télématique ou intelligence artificielle... des solutions permettent aux entreprises de s’adapter dans un marché en pleine mutation.