Près de trois mois après sa nomination, le ministre des Transports, a reçu les organisations représentatives du transport routier de marchandise (TRM). « L’Organisation des Transporteurs Routiers Européens (OTRE) tient à remercier Philippe Tabarot pour l’entretien accordé ce jeudi 13 mars, expliquait à la sortie du ministère Alexis Gibergues, son président, visiblement pas rancunier par rapport au délai. Cela a notamment été l’occasion de rappeler l’importance de travailler à une juste répartition de la valeur au sein du secteur en tant que prérequis essentiel à la conduite de la transition énergétique ».
Crédit photo : OTRE
Modernisation des infrastructures
La modernisation des infrastructures de transport a également été abordée à la veille de l’ouverture d’une conférence à ce sujet. L’OTRE a souligné que « leur financement ne peut peser sur les seuls transporteurs routiers. A l’heure de la complémentarité des modes, une partie des dépenses actuelles devrait ainsi être réorientée, sans nouveaux prélèvements ni hausse de la fiscalité pour la filière ».
Lutte contre les prix bas
Ce chantier fait écho à l’urgence, défendue par l’OTRE, d’une plus juste répartition de la valeur dans le transport routier : lutte contre les prix abusivement bas, transparence des prix proposés par les opérateurs de service numérique de mise en relation commerciale, revenus décents et fixes pour les transporteurs, etc.
Alerte sur la concurrence déloyale
L’OTRE a également alerté sur l’urgence de renforcer les contrôles pour faire respecter les règles du paquet mobilité et lutter contre la concurrence déloyale, à l'image de la récente affaire des routiers zimbabwéens qui ont été exploités par un transporteur tchèque. Pour cela, l'organisation a réitéré sa demande d’impliquer, en appui de l’action des corps de contrôles des Directions régionales de l’équipement (DREAL), l’ensemble des autres corps de contrôle routier, et notamment les 7 600 gendarmes des Escadrons départementaux de sécurité routière (EDSR) pour lutter contre le cabotage illégal, le non-respect des règles de détachement et plus globalement la concurrence déloyale. « Nous retenons de ces échanges une écoute attentive et une volonté d’agir au service d’un transport routier plus sûr et équitable », concluait l’OTRE.
La FNTR opposée à l'écotaxe régionale
Le même jour, Florence Dupasquier, présidente de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) et Florence Berthelot, sa déléguée générale ont elles aussi rencontré le ministre. La FNTR a exprimé son avis très défavorable à la mise en place d'écotaxes régionales, à commencer par la taxe R-Pass en Alsace.
Elle a également abordé le sujet délicat du chargement et déchargement par les conducteurs, rappelant au ministre de lire le rapport Garcia...
Et aussi insisté sur la nécessité de maintenir en état la fiscalité des entreprises de transport routier, en maintenant la ristourne gasoil sans rabot.
2 millions d'emplois
Le 3 mars, l'Union TLF avait ouvert la tournée des transporteurs, Philippe Tabarot rencontrant Eric Hémar, qui était encore président de l’Union TLF (il a depuis été remplacé par Jean-Thomas Schmitt), Carole Dupessey, vice-présidente, Joël Glusman, vice-président, et Olivier Poncelet, délégué général.
Crédit photo : Union TLF
À cette occasion ils ont pu rappeler le rôle essentiel du transport et de la logistique pour la vie économique et sociale du pays, avec 2 millions d’emplois dans la filière, qui représente 10 % du PIB national ; mais aussi la conjoncture économique délicate, avec un nombre de défaillances d’entreprises historiquement élevé.
Améliorer l'attractivité des métiers
Les représentants des transporteurs ont souligné qu'il était « essentiel de ne pas alourdir davantage les charges et de maintenir les aides au verdissement des flottes ». Ils ont mis l'accent sur les enjeux liés à l’attractivité de nos métiers. L'Union TLF « remercie le ministre pour son écoute et restera un acteur exigeant et proactif pour accompagner les transitions de notre secteur et défendre la compétitivité de nos entreprises ».