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ECTN : Inauguration en grande pompe sur l’aire de Sommesous (Marne)

ECTN : Inauguration en grande pompe sur l’aire de Sommesous (Marne)

Lorsque le conducteur arrive à la station-relais, il décroche sa remorque qui est raccrochée à un camion effectuant le trajet du segment suivant, recharge et rentre après à l'entrepôt logistique avec une autre semi chargée.

Crédit photo Christophe Barette
Ceva Logistics, Engie et Sanef, partenaires de l’Alliance ECTN (European Clean Transport Network), ont inauguré le vendredi 25 avril 2025 sur l’aire de Sommesous (A26), la 1ʳᵉ station-relais sur autoroute pour décarboner le transport routier de marchandises entre Avignon et Lille. Une infrastructure de plus pour une expérimentation qui a débuté il y a 16 mois. Reportage.

Pour l’inauguration de cette première station-relais le tapis rouge est de sortie sur l’aire de Sommesous situé sur l’autoroute A 26, ce vendredi 25 avril. À quelques tours de roue des pompes de gaz liquéfiées, un chapiteau est dressé pour accueillir les prestigieux invités, parmi eux des élus, le préfet de la Marne, des dirigeants des différentes entreprises qui ont participé de près ou de loin à ce projet qui prend forme. Le ministre en charge des transports qui devait venir, a finalement lui changé d’air.

ECTN : Inauguration en grande pompe sur l’aire de Sommesous (Marne)
Le dispositif devrait s’élargir à 16 camions, dont 12 électriques, en accueillant de nouveaux partenaires de transport et chargeurs.
Crédit photo : Christophe Barette

Juste derrière ce barnum, la piste fermée réservée au corridor ECTN et à sa noria de camions. Pour la démonstration, un Renault T E-Tech 100 % chargé est stationné à côté d’une borne de 400 kWh .

« C’est un point de recharge avec 2 points de charge sur une borne de 400 kWh. Pour garantir que la borne fonctionne quoi qu’il arrive, une borne de secours avec également 2 points de charge garantit que la station est toujours disponible », précise Arnaud de Frémicourt en charge de l’activité poids lourds chez Engie. La station a été dimensionnée pour pouvoir accueillir d’autres satellites de recharge si l’usage le justifie ou passer en Megawatt Charging Systems (MCS) avec plus de 1 000 kWh de puissance. Une station de ce type coûte entre 500 000 et un million d’euros.

ECTN : Inauguration en grande pompe sur l’aire de Sommesous (Marne)
Ceva mise lui aussi sur le nouveau eActros 600 de Mercedes-Benz Trucks, 3 tracteurs devraient arriver d'ici le mois de juin.
Crédit photo : Christophe Barette

Financement de l’Ademe

Depuis trois ans, l’Ademe développe des dispositifs de soutien au verdissement des flottes via des appels à projet. Le corridor ECTN faisait partie des projets déposés en 2023.

« Ce corridor a couté 5 millions d’euros et l’Ademe a contribué à la hauteur de 1.9 million, pour le traduire encore plus concrètement, l’Ademe a soutenu l’achat de 12 PL électriques et 5 points de charge », dévoile Jérémie Almosni, directeur Villes et Territoires Durables à l’Ademe. 80 % de l’aide a été réparti sur l’achat des camions.

Le concept ECTN

ECTN : Inauguration en grande pompe sur l’aire de Sommesous (Marne)
En 16 mois, un million de km bas carbone ont été parcourus avec ce dispositif.
Crédit photo : Christophe Barette

Le trajet entre Avignon et Lille est découpé en 4 segments : Avignon (Vaucluse) - Lyon (Rhône) - Dijon (Côte-d’Or) - Sommesous (Marne) - Lille (Nord), chaque camion effectue deux allers-retours par jour entre deux de ces stations relais. Il s’inspire du modèle des relais de poste. Lorsque le conducteur arrive à la station-relais, il décroche sa remorque qui est raccrochée à un camion effectuant le trajet du segment suivant. lui recharge et rentre après à l'entrepôt logistique avec une autre semi chargée. 

L’utilisation de camions électriques sur des segments autoroutiers d’environ 300 km permet de contourner les contraintes opérationnelles d’autonomie. En termes logistiques, le modèle ECTN permet un usage maximisé des camions avec un kilométrage annuel doublé comparé aux camions diesel.

Avec ce modèle, les chauffeurs n’ont plus à parcourir de longs trajets et effectuent des allers-retours quotidiens sur un segment routier défini. « Ce corridor Avignon-Lille représente 900 km. Le temps de trajet avec un conducteur qui sera amené à faire un découché est de 23 h, avec ce principe de relai c’est 17 h. Ce, qui permet d’accélérer le transport de marchandise et au conducteur de rentrer à son dépôt chaque soir, souligne Cédric Chacon, directeur Europe routes et rail chez Ceva. En 16 mois, un million de km bas carbone ont été parcourus »,

Le test a démarré avec 4 camions bioGNC opérés par le transporteur F.D.E. Transports. Le dispositif devrait s’élargir à 16 camions, dont 12 électriques, en accueillant de nouveaux partenaires de transport et chargeurs. À terme, il permettra, cinq jours sur sept, la remontée vers le Nord de 8 semi-remorques partis de la zone de chalandise Avignon-Marseille et la descente dans l’autre sens de 8 autres. Intermarché et Heineken participent à l’expérimentation en tant que chargeurs, en confiant certains de leurs flux logistiques Sud/Nord.

Orchestration entre les contraintes liées à la charge à l’essieu, de coordination des temps de recharge des véhicules et de pause des conducteurs, une équipe Ceva veille à la gestion avec une tour de contrôle basée en Île-de-France pour assurer cette logistique réglée comme du papier à musique.

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