La coopérative Sodiaal collecte chaque année en France 4,3 milliards de litres de lait, et dispose pour cela d’une flotte de plus de 200 véhicules. Des porteurs et tracteurs qui passent peu à peu au biocarburant B100 exclusif, dans le but de réduire de 4 000 t ses émissions de CO2 en 2025.
Démarrage du projet en 2021
« Le projet de passer au B100 a démarré en 2021, raconte Emmanuel Lavor, directeur logistique de Sodiaal. Un basculement progressif d’une partie de notre flotte s’est fait avec Saipol, qui produit l’Oleo100. La bascule a été un peu décalée avec le retard de livraison des camions, mais nous avons aujourd’hui 45 camions qui roulent avec ce biocarburant, et d’ici la fin de l’année, une dizaine de camions supplémentaires les rejoindront ».
Chaque jour, les conducteurs de la coopérative collectent du lait pour Sodiaal dans 8 523 exploitations réparties sur 72 départements. Une semi-remorque citerne pleine peut en transporter en moyenne 25 000 l, ce qui équivaut à la production de six fermes.
Deux marques cousines...
Les tracteurs fonctionnant exclusivement au B100 au sein de la flotte Sodiaal sont des Renault T 460, ainsi que des Volvo FH 460 à cabine basse. En décembre 2021, Renault Trucks et Saipol ont noué un partenariat pour accompagner les transporteurs et chargeurs dans leur transition énergétique.
Chez Sodiaal, les camions sont autant sollicités sur la route que pour le pompage du lait. Les tournées font en moyenne 300 km par jour, ce qui représente 27 millions de km par an. Un quart du kilométrage sera décarboné avec 8 millions de litres de biocarburant, selon les estimations d’Emmanuel Lavor.
Où sont les cuves ?
Le transport étant régional, les onze cuves d’Oleo100 sont dispatchées dans les centres de collecte régionaux. Le fournisseur de biocarburant gère l’approvisionnement, avec un système connecté, dès que le niveau est bas.
Consommation plus élevée
Le responsable d'exploitation de la flotte de camions de la coopérative confirme une hausse de la consommation avec le passage au B100. « Au départ, nous étions entre 8 et 10 % de consommation supplémentaire, décrypte Emmanuel Lavor. Depuis, nous avons formé à l’écoconduite nos conducteurs. À chaque fois que nous rentrons un véhicule neuf, nous constatons également une baisse de consommation. Nous avons basculé la quasi-totalité de nos semis en pompage électrique. Avant, nous collections avec des citernes hydrauliques et les conducteurs devaient laisser le moteur tourner. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Avec l’électrique, nous économisons du carburant. Entre 2019 et 2024, nous avons baissé globalement notre consommation de 3 l aux 100 km. Nous avons largement compensé le surcoût de l’utilisation de l’Oleo100 ».
Objectif carbone
L’objectif de la coopérative est de réduire de 20 % l’empreinte carbone brute par litre de lait produit par ses fermes, sur la période 2019-2030. « Depuis 2019, ces efforts ont permis de réduire nos émissions de carbone de près de 25 % pour l’activité de collecte, soit 7 500 t de CO2 par an », se félicite la coopérative. Le recours au B100 fourni par Saipol permet d’atteindre ces objectifs. « Nous avons réduit notre empreinte carbone de 4 000 t de 2021 à 2024. Notre objectif est d’en faire autant durant la seule année 2025 ».
Du colza pour les vaches et les camions
Le biocarburant B100 produit par Oleo100 est à base de colza. La partie solide de la graine (55 %) est destinée à l’alimentation animale via la production de tourteaux de colza, tandis que la partie huileuse (45 %) permet la production d’huile alimentaire et d’énergie renouvelable.
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